L’Executive Coach, un sparring partner et une main amie : le cas de Michael

L’Executive Coaching, ou accompagnement individuel de dirigeants et de cadres dirigeants, est une de mes spécialités.

Les leaders que je rencontre font face à des responsabilités écrasantes dues à l’arbitrage d’enjeux phénoménaux impactant des milliers de personnes. Or, dans l’exercice de ce rôle, il leur est difficile de trouver avec qui partager leurs difficultés, la pression subie, leurs vulnérabilités, voire leur épuisement.

L’isolement du dirigeant est une réalité à laquelle l’Executive Coach prête une oreille attentive et confidentielle.

Comment illustrer l’aide de l’Executive Coaching et ses bénéfices pour les leaders ? Pour cela, rien ne vaut le témoignage d’un client.

Voici donc le récit de Michael, 48 ans, membre du Top 20 d’une entreprise du CAC 40. Je suis restée en contact avec ce cadre dirigeant brillant et sympathique, qui me demande d’ailleurs souvent : « Mais quand vas-tu te décider à écrire ton livre sur l’Executive Coaching ? J’aimerais que tu y racontes mon histoire ! ».

Avec son accord donc et dans le respect de la confidentialité inhérente à notre déontologie, voici son témoignage sur l’Executive Coaching mandaté par son organisation pour une prise de poste.

Pourquoi Michael a bénéficié d’une prestation d’Executive Coaching ? Quelques mots sur le contexte…

 

L’entreprise souhaitait offrir un coaching à Michael pour sa prise de fonction à la direction de la stratégie du siège français, après de nombreuses années en poste à l’étranger et dans un contexte de grande transformation. Un des besoins identifiés était la difficulté d’adaptation culturelle.

Mais, ayant déjà vécu et travaillé en France par le passé, Michael n’avait, de son point de vue, aucun souci sur ce plan. En revanche, il avait une problématique relationnelle avec son N+1 (PDG de l’entreprise) et une énorme pression accumulée qui l’avait mené deux fois à l’hôpital. Il m’a rapidement confié les difficultés majeures rencontrées à son niveau de responsabilité :

• une surcharge de travail considérable
• des enjeux cruciaux à relever
• le sentiment de ne pas réussir à mettre des limites pour mieux équilibrer son temps
• le manque d’un espace de réflexion requis pour affronter des décisions stratégiques

L’utilité du coaching de dirigeant

Dès les premiers entretiens, j’ai identifié une fatigue physique et mentale sous-estimée, et un risque de burn out. Nous avons alors travaillé sur la conscientisation des risques encourus, sur les plans personnel et professionnel, et sur l’aménagement d’une prise de recul. Ensemble, nous avons levé certaines croyances et incompréhensions pour que Michael puisse faire des choix clairs afin de mieux gérer les tensions internes et externes, et mettre en œuvre les objectifs d’équilibre qu’il s’était fixés. Voici son témoignage sous forme de questions-réponses. Merci Michael pour ta confiance !

Le témoignage de Michael

 

Comment te sentais-tu avant le coaching ?

Avant de commencer le coaching, je me sentais très malheureux. Je ne contrôlais plus rien et je ne voyais aucune issue car je ne trouvais pas les solutions pour satisfaire tout le monde. J’avais mal au ventre et j’avais séjourné à l’hôpital.

Mon mal-être a commencé dans mon précédent poste où c’était la course permanente, Always on the run. Certains matins, je me demandais comment j’allais pouvoir tenir la journée. Chez moi aussi, je voulais faire de mon mieux et montrer à mes enfants que j’étais là pour eux.

Quels sont les bénéfices de l’Executive Coaching pour toi ?

En un mot comme en 100 : ton Coaching m’a permis de prendre du recul, alors que c’était l’une des choses les plus dures à gérer.

Je faisais partie du top 20 d’une boîte de 360 000 personnes. Je gérais 1,6 milliard d’euros et une équipe de 150 personnes. J’étais le seul étranger du CODIR. Je n’avais jamais le temps de souffler.
J’ai vécu en mode panique pendant trois ans, mais j’aimais ça ! Quand il n’y a pas d’urgence, je m’ennuie… Mais à un moment donné, c’était trop.

L’Executive Coaching m’a offert des moments de pause vitaux.
Il était essentiel d’enfin trouver un endroit totalement safe et impartial, de pouvoir échanger avec quelqu’un qui m’apprécie et qui s’intéresse sincèrement à moi.

Je suis venu dans ton cabinet d’Executive Coaching sur Paris car je devais à tout prix résoudre quelques-uns des dix points qui tournaient en boucle dans ma tête. Je suis quelqu’un qui s’analyse en profondeur mais là aussi, c’était excessif, je ne m’en sortais plus. Je sais analyser et segmenter les choses mais j’avais vraiment besoin d’aide pour progresser et dépasser tout ça.

D’après toi, quelle est l’utilité d’un Executive Coach ?

Le plus important pour moi était ton indépendance totale en tant qu’Executive Coach et ta connaissance du monde de l’entreprise.

Tu as compris que j’étais constamment en déséquilibre entre ma femme et mon travail. Je n’étais vraiment moi nulle part. Quand je parlais à mon boss, c’était dans un contexte particulier et quand je parlais à ma femme, ça l’était également. Et tout pouvait à tout moment se retourner contre moi.

Ton cabinet est un endroit protecteur et totalement confidentiel qui m’a permis de clarifier bien des choses.

Ton aide et ta compréhension ont été essentielles. Dans ton cabinet, il n’y avait personne pour me juger et à qui je devais rendre des comptes. C’est une oasis de calme qui m’a enfin permis de réfléchir sur moi.

Qu’as-tu apprécié chez moi ?

Ta maturité. Je n’aurais pas respecté un coach de 20 ans. Ton autorité, ta connaissance de l’industrie et le fait que tu sois directe montre ton intérêt. Les personnes en top position comme moi n’ont pas besoin de béni-oui-oui. Et quasiment personne n’osait me contredire.

Ta franchise m’a beaucoup aidée, No bullshit. Ça m’a permis d’enfin m’extraire de ma boucle de pensées. J’ai eu confiance en ton expertise : si tu disais quelque chose, c’est que ça devait être vrai, car tu n’avais aucun intérêt dans l’histoire.

Tu as toujours été directe et claire. Tu as su m’apporter des exemples théoriques qui montraient ton objectivité et qui répondaient à mon besoin d’analyse. Ça m’a vraiment motivé !

Ce que j’ai beaucoup aimé aussi dans ta posture de Coach, c’est ton écoute attentive.

Te rappelles-tu un moment clé de nos séances de coaching ?

Je me rappelle l’un des tournants essentiels de nos entretiens : quand tu m’as dit de parler à mon N+1.
De lui parler avec calme mais fermeté, sans vouloir immédiatement résoudre le problème, mais d’attendre la suite. Je l’ai fait et ce que j’avais sur le cœur est sorti sans culpabilité.

Tu m’as guidé afin que je puisse attaquer le problème au bon moment. Ce jour-là, j’ai quitté ton cabinet et je suis passé à l’action. Mais auparavant, tu avais réalisé un schéma clair de la situation dans laquelle je me trouvais, ce qui m’a donné beaucoup de confiance et de sérénité.

En fait, après chaque cession, j’ai fait quelque chose de concret pour améliorer ma vie !

Avais-tu tenté d’arrêter ce cycle ?

Quand j’étais mal, mon boss m’a juste dit : « Reviens vite ». Il ne m’a même pas demandé comment j’allais, de même qu’aucun DRH. Ce manque de considération m’a vraiment affecté.
De toute façon, je ne pouvais parler à personne de mon malaise, car il n’y aurait eu que des jugements négatifs et aucun soutien.

Si tu avais bénéficié de soutien, tu serais resté ?

Oui, à 100 %. Mais ce n’a pas été le cas, alors j’ai démissionné.

Aujourd’hui, quelle est ta prochaine étape ?

Je compte changer de vie !

J’ai toujours voulu tenir un camping en famille. J’ai eu une carrière incroyable que j’ai malgré tout adorée mais je compte m’éclater avec ce camping. Parallèlement, je compte investir dans des start-ups qui ont besoin de bâtir un vrai business model et de booster leurs résultats.

Selon toi, pourquoi l’Executive Coaching reste-t-il confidentiel parmi les leaders ?

Il y a un vrai marché chez les hauts dirigeants qui ne veulent pas aller chez le psy, qui en plus n’y connaissent rien à l’entreprise.

En France, les hauts dirigeants craignent de paraître vulnérables. C’est pour ça qu’il leur est difficile de faire la promotion de l’Executive Coaching.

Mais si je n’avais pas effectué ce travail avec toi, je finissais à l’hôpital…

Et si le coaching était à refaire ?

J’aurais voulu des cessions plus longues. Parfois, je ne voulais pas partir ! Tu as touché les bons points et je voulais aller encore plus loin.

Épilogue

Michael a vécu ses séances d’Executive Coaching comme des espaces de respiration propices à la réflexion, dans un espace neutre et bienveillant. Les questions posées avec bienveillance mais sans concession lui ont permis d’avancer rapidement et en confiance. À ce niveau de responsabilités, Michael avait rarement l’occasion d’avoir un échange professionnel et personnel ouvert et authentique. Son entourage professionnel (pairs, boss ou collaborateurs) entretenait avec lui une relation double tissée d’enjeux personnels et de rapports potentiellement conflictuels. En coaching, Michael a reçu des feedbacks positifs mais a aussi été challengé sur ses comportements. C’est un des éléments clés de la réussite du coaching de dirigeants et la raison de son engouement, même si, comme l’admet Michael, peu en parlent ouvertement. Michael a choisi de changer de trajectoire pour se réapproprier sa vie et remettre ce qui comptait pour lui au cœur de son existence. Il a décidé de sortir du monde de l’entreprise le temps d’y voir clair et de se lancer dans un projet joyeux et courageux : acheter un camping dans le Sud de la France. Il a ainsi renoué avec d’autres aspects de sa personnalité et avec des valeurs profondes de partage et de proximité avec sa famille et la nature. Michael est un insatiable. L’aventure du camping vécue, il dirige à présent une société de transport vert en Australie.

Caroline Hercz

Executive Coach

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